Fontainebleau, un autre livre plus photographique en projet

Bonjour les amis du Pays de Fontainebleau ! Juste quelques mots pour vous tenir informé de mes derniers projets et des difficultés rencontrées dans le monde de l'édition.

Rappelez vous, mon projet initial était de vous livrer un livre retraçant l'histoire de cette forêt et de l'escalade. Un livre ambitieux qui, bien qu'ayant fait l'objet d'une signature de contrat d'édition ne verra sans doute jamais le jour, ayant renoncé à le publier.

Composé de deux parties distinctes, j'avais proposé à l'éditeur de me concentrer sur la partie du livre retraçant uniquement l'histoire d'un siècle d'escalade à Bleau, soit la seule seconde partie pour tenir compte de sa demande de réduction de la taille de l'ouvrage. Mais voilà que l'éditeur a commandé cet ouvrage (sans m'en avertir) à un autre auteur ! Après plusieurs tentatives de conciliation, il semble impossible de faire valoir mes droits fondamentaux d'auteur tels qu'ils sont inscrits dans le contrat d'édition signé sans passer par une action en justice... Au-delà de l'immense déception que cette trahison représente et du manque de considération de cette éditrice, je pense sincèrement que Bleau mérite un ouvrage écrit avec le cœur et la passion plutôt qu'un résumé commercial et markété.



Quand j'en trouverai la force, je travaillerai de mon côté à un autre livre, plus photographique, plus grand publique. Et là, vu que je serai en auto édition, je ferai sans doute appel à vous. Au programme donc une sorte de balade initiatique à travers Bleau, son histoire, ses personnages...



Donc, encore merci à toutes celles et ceux d'entre vous qui m'ont fourni photographies et documentations historiques en répondant à mon appel. Elles ne trouveront sans doute leur place dans dans un autre projet éditorial, enfin,...dès que je m'y mettrai.


Je ne vous en dis pas plus aujourd'hui, cela pourrait inspirer des concurrents !

Un siècle d'escalade à Bleau

Ayant renoncé pour le moment à publier mon livre sur l'histoire de cette forêt qui me tient tant à cœur, je me lance dans l'édition exclusive de ce qui constituait la deuxième partie du projet et du titre : un siècle d'escalade. Je ne sais pas encore s'il sera édité par un grande maison (chat échaudé ...) ou par un autre canal mais la première ébauche est terminé. Merci à tous ceux qui m'ont fait confiance en m'adressant leur témoignage de sympathie mais aussi historique. Sans dévoiler son contenu, voici une première liste des passages de Bleau qui, selon moi, ont marqué l'histoire. A vous de réagir, compléter, corriger... 

En 1908, Jacques Wherlin, un alpiniste parisien qui s'entraînait sur les rochers du Cuvier Châtillon, réussissait la première ascension d'une fissure dièdre qui allait bientôt porter son nom. Un véritable exploit, qui marque les débuts officiels de l'exploration des milliers de rochers de cette forêt aux portes de la capitale. Un peu plus de cent ans après, les grimpeurs de blocs viennent des quatre coins de la planète et poursuivent avec la même passion du grès cette quête de la ligne parfaite.

Car c'est bien cette extraordinaire singularité géologique du Pays de Fontainebleau qui pousse les bloqueurs du monde entier à parcourir des milliers de kilomètres chaque année. En effet, il y a soixantaine millions d'années, la mer déposait ici 30 à 60 mètres d'épaisseur de sable. Un sable d'une pureté exceptionnelle, composé à 98 % de silice et qui va, en différents endroits donner naissance à d'immenses blancs de grès. Il faudra ensuite une pléiade d'événements géologiques hasardeux pour former ces exceptionnels chaos rocheux. Une évolution naturelle qui n'a pas d'égal dans le monde. 

Certes, il y a des milliers de sites rocheux remarquables sur la planète mais nul part ailleurs vous trouverez un grès comme celui de Fontainebleau ! En France, vous avez bien par exemple les remarquables grès d'Annot mais ils n'ont ni la finesse du grain, ni la richesse des formes et des prises rencontré dans notre forêt. Idem pour les blocs de grès rose alsacien ou les superbes sculptures armoricaines. Et si l'on quitte la France, que se soit sur les grès sahariens, italiens, australiens...vous ne retrouverez nul part l'exceptionnelle richesse des grès de Fontainebleau !

D'ailleurs, avec plus de 12 mille passages répertoriés, les grès bleausards constituent sans aucun doute le spot de blocs incontournables dans la vie d'un grimpeur. Il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux : du plus haut, la Dame Jeanne de Larchant affichant 15 mètres au plus petit qui fera le bonheur de n'importe quel gamin , du plus extrême, comme Big Island ou le Toit d'Orsay, au plus facile, simple marche sur caillou. 

Dans ce catalogue, choisir les cent plus belles lignes est non seulement impossible mais serait un vrai crève cœur. Toutefois, j'ai décidé de me lancer dans l'exercice mais pour le rendre envisageable, je ne choisirai pas les plus belles mais celles qui me semblent le mieux résumer l'évolution de la pratique de l'escalade à Bleau sur ce siècle.

L'histoire de l'escalade à Bleau a souvent été résumé dans les topoguides et quelques articles publiés ici et là. Cette histoire , n'a retenu que quelques blocs au début du XXe. Cela tient parfois à peu de choses : une anecdote, une petite histoire entre grimpeurs locaux, la personnalité de son découvreur... Alors si souvent ces lignes ont un caractère exceptionnel, ce ne sera pas toujours leur beauté, leur ampleur ou leur difficulté !

Bonne grimpe à tous,
Bleau ardemment

Greg

Un siècle d'escalade c'est :
1908 la fissure Wherlin
1913 L'arrête Larchant
1914 La Prestat
1934 La fissure des Alpinistes
1936 L'angle Alain
1929 1938 la Paillon et Paillon direct
1942 Quartier d'Orange
1946 La Marie Rose
1946 La dalle de la Nescafé
1947 les premiers circuits de l'histoire
1950 La Stalingrad
1950 Carré d'as
1952 4ème angle
1953 La Joker
1957 Le circuit Mauve de la DJ
1960 L'abattoir
1964 circuit saumon TD- des Gorges d'apremont et bleu du Canon
1968 deux nouveaux circuits blancs d'exception 95,2 et Cuisinière Patrick Cordier
1978 Toit du Cul de chien Eddy et Jo
1976 Carnage
1979 Mur des lamentations Guilloux ou Michaud
1979 La Mygale JPB
1983 Berezina ou Abbé Resina
1982 Aerodynamite JG
???? Angle Parfait David Rasouil
1982 L'Etrave PE Alain Michaud ou Lebian
1983 Lucifer 7B jJ
1984 Surplomb de la Mée JG puis MLM en 92 Ben Mon 2007
? Super Prestat 7B+ JM Gosselin
1984 Big Boss David Rastouil JG
Les autres Big du Cuvier Rempart
1985 C'était demain JG
1984 L'aplat du gain 7C+ Alain Ghersen
1987 L'ange Naïf Alain Ghersen 7c+
1987 Partenaire particulier JG et AG
1987 Futurs barbares 7C+ MLM
1987 ? Rubis sur Ongle David Rastouil
???? Arabesque : l'autre toit XX?
1989 Misanthropie 8A JPB
1989 Danse de Printemps 7B+
1990 Sonate d'automne 8B
1989 Valse des adieux 8B JPB
1988 Mouvement perpétuel 1990 Pendule de foucault 8B
1989 Coup de feel 8A+ JG
1989 Golden feet 8A PLD
1988 Coccinelle 7C JPB
1990 Atomic Play-boy 8A+ JPB
1992 L'ange gardien 7C Pld
1992 Raideur digeste 7C+ Pld
1993 Cosa Nostra 7C ratouis
1992 Gospel 7C annoncé 8A Mlm
1992 Karma fred nicole
???? Miséricorde 7C Mlm
???? Reine des bois 7C Manu Marques
1993 Le Duel Pld
1992 Fat Man 8B JG
1992 Enigma PLD
1997 L'alchimiste 8B  MLM  2015 Nalle
1997 Kheops 8B laurent
1997 Dune 8B Toit convention Sf
1997 L'insoutenable légèreté 8B Sf
???? Arête de Boissy
???? Carpe Diem JG et A/R Arnaud Cintre 2001
1993 Encore JG
???? Voyage de Zuong zu traversée 8B Jpb
???? Demonia 7C+ JN
???? Fata Morgana  C Laumône puis assis Sf puis Dave et Dai
???? Big Island 8C VP et DG
Toit d'orsay
A1 JG
A2 JG
A3 Rb
The force 2015 Alban
La force du destin
Jour de chasse 8C+

Savoir renoncer.

Renoncer

C'est un verbe auquel les alpinistes sont parfois confrontés. C'est toujours une décision difficile à prendre et elle s'impose rarement comme une évidence. Renoncer c'est parfois salvateur mais c'est aussi souvent difficile à vivre. "Tout ce qui ne tue pas rend plus fort" paraît-il et on peut sans doute se relever... Si on en a la force.

Tout dans la forêt de Fontainebleau me passionne : son histoire depuis la formation des grès à ses visiteurs d'aujourd'hui, celle des premiers hommes qui la traversèrent, celle de ceux qui ont forgé ses paysages, celle de ceux qui les ont sublimé, celle de ceux qui les ont défendu, sa faune, sa flore, ses trésors cachés...

Depuis plus de trente ans chaque visite en forêt m'apporte son lot de questions et de recherches à faire. Aussi je fus très heureux lorsqu'en 1984 on m'offrit Bleau un livre de Sylvain Jouty qui allait m'apporter bon nombre de réponses.

Ne cherchez pas ce livre, il est épuisé depuis longtemps et ceux qui l'ont le garde jalousement. Mais ce livre n'a pu répondre à toutes mes interrogations. Du coup, poussé par la curiosité, quelques amis et le regretté Michel Guérin, j'entrepris de regrouper les réponses trouvées ici et là dans un livre consacré à l'histoire de Bleau. Après sa disparition le 27 octobre 2007, j'avais renoncé en accord avec les éditions Guérin à poursuivre ce projet mais l'an dernier c'est Sylvain Jouty lui-même qui m'aiguillait sur une nouvelle voie. En effet, Catherine Destivelle, fondatrice des Editions du Mont Blanc se proposait d'éditer ce gros travail de recherche.

Mais voilà, impossible de publier "en l'état" mes notes décousues et pleines de fautes ou mes réflexions sur le milieu de l'escalade et son évolution ou encore l'avenir de Bleau. Notre cordée reçue donc le renfort d'une tierce personne. Hier, notre correctrice, une professionnelle pourtant aguerrie par des années chez Glenat, a estimé, non sans raisons, qu'il est impossible de réduire d'au moins 300 000 signes mon manuscrit (il en fait plus de 800 000) sans le récrire entièrement. Trop long, trop cher... Impossible de rentrer dans le moule d'un livre standardisé voulu par l'éditeur !

Notre cordée doute. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Il y a tant d'autres projets. Catherine, en alpiniste avertie, renonce elle aussi. Ce livre ne sortira pas cet automne aux Éditions du Mont Blanc.

Décidément la montagne ne me réussi pas. 
Je n'ai plus d'éditeur. C'est une vraie déception, un échec et je n'ai pas envie de me battre plus longtemps. Le projet était sans doute trop ambitieux : 10 000 ans d'histoire du Pays de Fontainebleau. Visiblement, on ne s'improvise pas historien ou auteur. Je vais essayer de digérer ça. Mais je doute réellement que ce livre, mon livre, sorte un jour chez votre libraire.

Peut être un jour...ou sous une autre forme.

En attendant, je voudrais remercier toutes celles et ceux qui m'ont adressé leurs témoignages, photos, documents qui, soyez en certains, trouveront une place ailleurs car je vais m'atteler à d'autres projets.

Les passionnés d'histoire locale pourront sans aucun doute trouver les réponses à leurs questions dans un livre d'Olivier Blaise à paraître ou sur son excellent site.

MISE A JOUR :
Finalement, Catherine, sans m'en informer, a décidé de reformer cette cordée avec un autre auteur ! Cette trahison unilatérale appellerait à bien des commentaires de ma part mais...NON ! Je suis juste dégoûté. Je n'en dirai pas plus.

Appel à contribution

Chers amis et passionnés de la Forêt de Fontainebleau,

Le livre est en phase de correction par Dominique... Un gros, très gros travail car en plus de mes nombreuses fautes, redites..., elle doit alléger l'ensemble du manuscrit d'un tiers de son volume initiale. Courage Dom' !

En attendant, je poursuis la sélection de photographies et autres illustrations. L'occasion pour moi de faire appel.

En effet, il existe très peu d'images inédites de l'escalade à Fontainebleau de 1908 à 1980. Vous avez sans doute déjà tous vus celle de Pierre Alain sautant du haut du bloc de la Brioche.

Nous cherchons donc des images originales ou peu diffusées comme par exemple cette photo de Guy Poulet dans un surplomb du Cuvier Châtillion datant de 1947.

Si vos grands parents, parents ou vous même avez fréquenté cette forêt au XXe, vous avez peut être quelques souvenirs à partager avec nous.

Bien entendu, cet appel ne se limite pas aux photos d'escalade !

Randonnées, bivouacs, trajets en trains ou même documents publicitaires de l'époque précieusement conservés dans vos archives familiales sont devenus au fil des ans autant de trésors susceptibles de nous intéresser.

N'hésitez donc à me contacter en écrivant à latribunelibredebleau@gmail.com (réponse assurée), me faire parvenir un scan de ces témoignages et pourquoi pas, à me livrer vos souvenirs et anecdotes.

Soyez assurés que nous en prendrons le plus grand soin et ils vous seront très vite restitués.

Bleau ardemment

Grégoire

Pierre Alain et sa bande de Forçats sur le bloc de la Paillon


BLEAU : Bientôt le livre !

Qui ne connaît pas la forêt domaniale de Fontainebleau, aux portes de la ville au célèbre Palais et située à moins de 70 km de la capitale ?

C'est la deuxième forêt d'Ile-de-France par sa taille (près de 30 000 ha), l'une des plus visitées d'Europe (14 à 17 millions de visites par an ! ) et surtout l'une des plus riches en trésors géologiques, floristiques, faunistiques ou historiques.

D'ici quelques mois, les Editions du Mont Blanc publieront un nouveau livre de référence sur le pays de Fontainebleau et son joyaux : les forêts domaniales de Fontainebleau et des Trois Pignons.

Fréquentée dès la préhistoire, les premières populations lui trouvèrent un caractère magique et gravèrent sur ses rochers des milliers de signes et symboles qui font de ce territoire, l'un des plus importants d'Europe pour l'étude des gravures rupestres du paléolithique au néolithique .

La forêt domaniale actuelle prend forme dès le XIIe siècle, sera l'une des plus fréquentés par les rois de France. Elle est au cœur du développement artistique des Romantiques, le point de départ de la création des sentiers de randonnée aux début du XIXe, puis du tourisme, et de l'écologie française avec notamment les premières grandes mesures de protection d'un espace boisé.

La forêt de Fontainebleau, ou "Bleau" pour les francophone et "Font" pour les anglophone est aussi un des plus importants sites d'escalade de blocs au monde.

Ses rochers si particuliers ont formé les plus brillantes générations d'alpinistes parisiens dont Pierre Allain, l'inventeur des chaussons d'escalade, ou, un peu plus tard, une partie de l'expédition des vainqueurs du premier sommet de plus de 8000 mètres ( le 3 juin 1950 : Maurice Herzog et Louis Lachenal atteignent le sommet par la face Nord, avec une expédition comprenant Lionel Terray, Gaston Rébuffat, Marcel Ichac, Jean Couzy, Marcel Schatz, Jacques Oudot (médecin) et Francis de Noyelle (diplomate) ou, Robert Paragot et Lucien Bérardini, (première ascension de la très difficile face sud de l'Aconcagua (6 959 m), en Argentine, en 1953), Pierre Mazeaud (En 1978, il dirigea la première expédition française qui réussit à gravir l'Everest et atteignit lui-même le sommet le 15 octobre avant de devenir un homme politique qui la conduit jusqu'à la présidence du conseil constitutionnel jusqu'en mars 2007), ou encore, Catherine Destivelle.

Rédigé par Grégoire CLOUZEAU, un grimpeur passionné et très investi depuis le début des années 1990 dans dans la défense des sites naturels d'escalade, corrigé par Dominique Vulliamy, rédactrice de la Revue l'Alpe des Musées du Dauphiné, Bleau : 10 000 ans d'histoire, un siècle d'escalade a séduit la célèbre alpiniste Catherine Destivelle , directrice des Editions du Mont Blanc. A eux trois, ils forment "la cordée de rédaction" de cet ouvrage.

Connaissez-vous l'histoire de la Caverne aux Brigands des Gorges d'Apremont ?

Quel visiteur n'a jamais entendu parler de la Caverne aux (des) brigands ?


Située dans les Gorges d'Apremont, non loin du village de Barbizon, elle se découvre en suivant le sentier bleu Denecourt n°6. 


Son histoire mêle légende et fait dramatique. Voici donc un petit tour d'horizon des différentes publications autour de cette célèbre roche de notre patrimoine pour en savoir un peu plus. La caverne des brigands est donc située sur la parcelle 713. Il s'agit d'un passage sous la platière sommitale aménagé et élargi par Claude-François Denecourt probablement en 1844, date de son apparition sur les cartes forestières notamment celle dressée par Denecourt et Hardy en 1844). Denecourt, personnage atypique créateur des premiers sentiers touristiques (mais pas le seul) ne s'arrêtait pas à l'aménagement de ses sentiers. Il batissait autour des éléments les plus remarquables de véritables légendes quand celles-ci n'existaitent pas. C'est ce qui fit ici et, selon sa légende, sous le règne de Louis XV, la grotte aurait servi de repaire à une bande d'assassins, dont le chef était un dénommé Tissier.
Aisément accessible, elle constitue depuis cette époque un lieu très fréquenté de la forêt. Le limmonadier qui exploitait la buvette installée tout autour sur la platière était probablement le seul à connaître l'histoire de cette légende et on peut s'interroger s'il n'avait pas compris avant l'heure les principes du marketing ! Créée en 1857, la buvette sera exploité jusqu'à la Seconde guerre mondiale mais un petit chalet, en bas de la pente a pris le relais !

A cette époque, la forêt était aussi exploité par des guides, rémunérés aux pourboires, et qui, comme en montagne, avaient leur carnet de courses où les visiteurs inscrivaient leurs éloges ou reproches (pratique signalée de 1910 à 1950).
Aujourd'hui, le lieu est plus tranquille mais reste très fréquenté les week end. L'entrée de la grotte s'est partiellement comblée et il est devenu presque impossible de sortir par la deuxième issue... (à priori ce n'est plus le cas, voir dans les commentaires de l'article)




Mais l'histoire rattrape parfois les légendes ! En 1937, la grotte devient une véritable scène de crime, celui du meurtre de Janine Keller par Eugène Weidmann. Un meurtrier devenu célèbre car il est le dernier condamné à mort français à être exécuté en public le 17 juin 1939.

Un lieu si célèbre ne pouvait bien évidemment échapper aux photographes du début du XXe siècle et l'on trouve donc de nombreuse cartes postales de l'endroit.
Outre cette histoire, un autre ouvrage parle de cette drôle de Grotte. Il s'agit d'un livre rare : , édité en 1878, par Jules Hetzel !


Jules Hetzel (1814-1886) est, comme Denecourt, un précurseur. Editeur, photographe et auteur à ses jours, c'est à lui que l'on doit les premières publications périodiques pour la jeunesse ! Il s'associa avec Jules Verne avec qui il créa le "magasin d'éducation et de recréation -journal pour toute la famille-" sous le nom de "J.P. STAHL". Cette collection avait pour objectif la parution régulière d'ouvrages divers classés par genres et par tranches d'âges des lecteurs.
Pour Les Petits Robinsons de Fontainebleau, Hetzel, fit exécuter par Méaulle (célèbre pour ses illustrations des "Travailleurs de la mer" de Victor Hugo,) des gravures d'après ses propres clichés de la forêt de Fontainebleau (à l'époque, les plaques photographiques ne pouvaient pas servir à l'impression !) Ces clichés comptent donc parmi les plus anciens de cette forêt avec ceux de Cuvelier (1974).

Comme beaucoup d'auteurs de l'époque, Hetzel misait très certainement sur la célébrité des paysages de Fontainebleau pour assurer le succès commercial du livre. En voici quelques extraits... :






"Avertissement (de l'auteur)
Le but des auteurs de ce petit livre n'a pas été seulement de raconter les aventures de Pierre et de Jean dans la forêt de Fontainebleau, mais de tirer parti de ces aventures mêmes pour faire passer sous les yeux de nos lecteurs les points les plus remarquables de la célèbre forêt. Pour y arriver, il n'a pas toujours été possible de suivre un itinéraire logique, Pierre et Jean auraient eu trop à faire si leurs courses avaient dû les conduire partout à la fois dans la même journée, dans une forêt qui ne comprend pas moins de 8o kilomètres de circonvallation et 200 myriamètres de routes, chemins et sentiers se croisant, s'entremêlant et se dirigeant dans tous les sens.Ce n'est point la carte en main qu'on suivra un itinéraire qui est forcément de fantaisie et n'a pu tenir aucun compte des distances réelles.
Ce qui n'est pas de fantaisie, c'est`d'une part le fond même de la petite histoire que nous offrons à nos jeunes lecteurs, et ce qui est vrai d'une incontestable vérité, c'est la représentation des vingt-deux points de la forêt que, nous mettons sous leurs yeux. Ils ont été gravés, par M. J. Méaulle, deux d'après deux compositions de Bodmer et vingt d'après des photographies prises sur nature dont nous pouvons certifier l'exactitude.
STAHL .


Chapitre XVI
Il faut leur rendre cette justice qu'ils prirent leur course comme si leurs jambes n'avaient eu jusque-là aucune fatigue à endurer. Arrivés à cent pas de la chaîne des rochers qu'ils avaient en vue, Pierre déclara à Jean qu'il apercevait un grand trou,, une grande excavation dans les roches, et que, pour le coup, ils pourraient bien avoir à eux tout seuls une grotte cent fois; plus belle que celle que Robinson avait jamais pu découvrir dans son île.
Mais il y avait entre eux et Robinson cette différence que personne ne pouvait disputer à Robinson l'usage de sa grotte dans son île, puisqu'elle était pour de bon déserte, tandis qu'à l'entrée de leur future caverne les deux enfants aperçurent soudain, et non sans épouvante, un grand homme a grande barbe et de très-mauvaise mine, qui tout d'un coup s'était posté à l'entrée comme pour la barrer à tout autre.
Un homme de cet aspect là ne pouvait bien sûr être qu'un malfaiteur ; les deux enfants terrifiés ne pensèrent plus à rien sinon à se dérober à sa vue, et contournant les rochers d'un mouvement rapide, ils prirent à revers les fameuses grottes d'Apremont car tout nous porte à croire que ce sont ces grottes-là qui donnaient asile à l'homme à air farouche qui les avait tant alarmés, et que le brigand de Pierre et Jean n'était autre qu'un braconnier surpris comme eux par ce déluge.



Chapitre XIX
Marie le regarda avec un air de surprise qui se changea en une sorte de colère quand elle les eut reconnus.
" Je pleure, leur répondit-elle d'une voix brève, je pleure parce que les deux plus méchants écoliers de mon père se sont enfuis de leur maison et que mon père a voulu se joindre à leurs parents pour battre la forêt et les retrouver. Tout le pays est en émoi rien que pour eux. Les gens qui sont à leur recherche et mon père qui est à leur tête sont convenus qu'après avoir fouillé jusqu'ici ils se retrouveraient, à une heure qui est à présent bien passée, près de l'entrée de la caverne des Brigands. Inquiète pour mon père parce que l'orage était dans l'air, j'ai obtenu de lui d'aller l'attendre au rendez-vous. Il y a deux heures que je l'attends ; s'il n'est pas là, lui toujours si exact, c'est qu'il lui est arrivé malheur. Voilà pourquoi je pleure, et vous savez la faute à qui si j'ai une raison pour pleurer."
Pierre et Jean baissèrent la tête devant ces reproches mérités. Mais Pierre sentit que la seule manière de bien montrer son repentir, c'était de tout faire pour réparer sa faute. Il obtint de Marie quelques explications sur le chemin qu'avait pu suivre M. Patoche et se mit en route avec Jean, très-décidé à le ramener à sa fille.
En les voyant partir, la pauvre Marie remua la tête de l'air d'une personne qui n'espérait rien de tels auxiliaires.
" La pluie a rendu les rochers glissants, se disait-elle. Père, qui ne craint jamais rien, aura été trop prompt, trop hardi. Pour qu'il ne soit pas là quand il sait que je l'y attends, il faut qu'il ait fait une chute grave. Ah ! si je ne lui avais pas promis de ne pas bouger d'ici, il y a longtemps que je serais à sa recherche."
Malheureusement les pressentiments de la pauvre Marie ne l'avaient pas trompée. Pierre et Jean n'avaient pas fait deux cents pas de l'autre côté des rochers qu'ils aperçurent le corps inanimé de M. Patoche au pied d'un grand rocher (la Roche qui pleure).


Chapitre XXII et fin
Cinq minutes après, M. Patoche arrivait non pas dans la charrette, mais porté à bras sur une litière. Pendant que Pierre et Jean étaient allés prévenir Marie, les gens de .Bois-le-Roi, le père et la mère de Pierre qui croyaient .rejoindre M. Patoche à la caverne des Brigands, l'avaient rencontré bien embarrassé de se hisser sur la charrette, et tous avaient déclaré qu'il valait mieux qu'il fit le trajet sur une litière, où il n'aurait pas à craindre d'être secoué comme il l'eût été en voiture. On remercia le brave charretier .et on s'achemina, en passant par Barbizon, vers Bois-le-Roi.
Pierre et Jean suivaient en pleurant M. Patoche qui ne parvenait pas à les consoler.
" Non, non, s'écriaient-ils à qui mieux mieux, si vous souffrez, c'est notre faute!
- Si Nous vous corrigez, répondait le brave M. Patoche, je remercierai Dieu de m'avoir envoyé, mon entorse."
Au bout d'un mois, M. Patoche, qui les avait eus pour gardes-malades, s'applaudissait de la conduite de ses deux élèves. Il affirmait au père de Pierre que son ; fils et son neveu seraient chacun à sa façon, de braves garçons, en quoi il ne se trompait pas. Pierre ne pense plus à être Robinson, il ne menace plus Jean de le traiter, comme un Nègre ; mais son amour des bois lui est resté il est devenu un de nos plus célèbres paysagistes, et Jean est à l'heure qu'il, est le fermier le plus huppé de la contrée. Il aime la terre pour la cultiver et les bois pour les aménager et en tirer de bons produits - en quoi il ne faut pas le blâmer - car si l'art est beau, l'industrie est utile. C'est à chacun de ne pas se tromper sur sa vocation et d'aller soit à l'un, soit à l'autre, selon ses aptitudes.





Sources (sélection) :
dictionnaire historique et artistique de la forêt de Fontainebleau / Herbet, 1903 en ligne sur le site de l'AAFF.
Fontainebleau : une forêt de légendes et de mystères / Hervet et Mérienne, 2004.
Guide Joanne, 1857, 1910.
Guide bleu, 1950.
Les petits Robinsons de Fontainebleau / par Hetzel, illustré par Méaulle, 1878 en ligne sur le site de l'AAFF

[Archives documentaires] Quelques textes sur la protection de la forêt de Fontainebleau au XIXe

Voici un résumé de quelques dates historiques et textes officiels ayant trait à la protection de la forêt de Fontainebleau publiés au XIXe. D'autres sont cités dans le livre ou sont accessibles dans notre base documentaire.

Loi du 21 avril 1832 portant Bail emphytéotique d'un terrain dépendant de la forêt de Fontainebleau

Résumé :

- La forêt de Fontainebleau est incluse dans le domaine de la Couronne

- Article 12 : "les forêts de la Couronne seront soumises aux dispositions du code forestier, en ce qui les concerne, elles seront assujettis à un aménagement régulier. Il ne pourra y être fait aucune coupe extraordinaire quelconque, ni aucune coupe de quarts de réserve ou de massifs réservés par l'aménagement pour croitre en futaie, qu'en vertu d'une loi".

Sénatus-Consulte du 12 décembre 1852 portant liste civile


Décret impérial relatif à l'aménagement de la forêt de Fontainebleau du 13 août 1861








Commission d'aménagement dite "Sthème" : Avant-projet d'aménagement du 29 juillet 1853

Président : M. Sthème, Inspecteur des Forêts

Sous-Inspecteur : M. Lacordaire

Garde général : M. Chevrau

Source : Annales forestières, Vol 11, p. 192

Archives départementales de Seine et Marne

Commission d'aménagement dite "de Frescheville" : projet d'aménagement du 27 avril 1861



Président : M. Bosquillon de Frescheville, Inspecteur des Forêts de L'Etat, chargé de l'aménagement des forêts de la Couronne

ONF Font. 5.9/11 et 5.9/3
Archives départementales de Seine et Marne



Histoire de la forêt de Fontainebleau, Domet (Paul), Paris : Hachette, 1873, 404 p.

16°1263

Rapport et Délibération du 21 août 1884 sur le reboisement de la forêt de Fontainebleau
(1884)
Conseil général de Seine et Marne :
- Rapport et délibération


Conseil général de Seine et Marne : Rapport et Délibération sur le reboisement de la forêt de Fontainebleau (1885)
- Rapport et Délibération

Résumé

- Rapport du préfet : avis du 13 mars 1865 du Ministre de l'agriculture suite au vœu du conseil général du 21 août 1864
- Délibération du 16 avril 1865


Décret du 30 octobre 1891 qui affecte au département de la guerre une partie de terrain dépendant de la forêt de Fontainebleau

- Décret
- Annexe : Procès-verbal de conférence du 28 avril 1891

Loi du 20 juillet 1893 relative à un échange, entre l'Etat et M. Pavie de terrains forestiers situés dans le département de la Seine et Marne

Résumé :
Une loi précède toujours un échange de terrains forestiers de l'Etat (ici le canton de la Madeleine)


Décret du 31 janvier 1894 portant rectification au décret du 30 octobre 1891

Décret du 31 janvier 1894 portant rectification au décret du 30 octobre 1894 qui affecte au département de la guerre certains terrains dépendant de la forêt domaniale de Fontainebleau